"C'est à vous, ma Mère chérie, à vous qui êtes deux fois ma Mère, que je viens confier l'histoire de mon âme... Le jour où vous m'avez demandé de le faire, il me semblait que cela dissiperait mon cœur en l'occupant de lui-même, mais depuis Jésus m'a fait sentir qu'en obéissant simplement je lui serais agréable ; d'ailleurs je ne vais faire qu'une seule chose : Commencer à chanter ce que je dois redire éternellement : " Les Miséricordes du Seigneur... " (NHA 101) (Ps 89,2) Avant de prendre la plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie (NHA 102) (celle qui nous a donné tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du Ciel pour notre famille,) je l'ai suppliée de guider ma main afin que je ne trace pas une seule ligne qui ne lui soit agréable. Ensuite ouvrant le Saint Evangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : " Jésus étant monté sur une montagne, il appela à Lui ceux qu'il lui plut ; et ils vinrent à Lui. " (Saint Marc, chap. III, v. 13). (Mc 3,13) Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme... Il n'appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu'il lui plaît ou comme le dit Saint Paul : " Dieu a pitié de qui Il veut et Il fait miséricorde à qui Il veut faire miséricorde. " Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. " (Épître aux Romains, chap. IX. v. 15 et 16). (Rm 9,15-16) Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m'étonnais en Le voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux Saints"